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Gouvernance des ressources foncières
De nombreux conflits dans le monde ont encore aujourd’hui un lien plus ou moins direct avec la question foncière. Ces conflits peuvent être regroupés en trois catégories liées à :
à une distribution très inégalitaire de la terre, une situation qui conduit à mettre en place des réformes agraires,
à l’insécurité de l’accès à la terre ou aux ressources : non-reconnaissance des droits coutumiers, manque de garanties des fermiers ayant pris de la terre en location, des métayers, précarité des droits des exploitants de ressources naturelles,
aux revendications de groupes sociaux ou de groupes ethniques de pouvoir exercer leur pouvoir sur un territoire. C’est le cas typique des revendications territoriales des peuples indigènes, mais aussi de revendications liées à l’histoire et ayant parfois de connotations religieuses ou culturelles.
De ce constat découlent trois questions centrales autour de la gouvernance des ressources foncières :
Les premiers éléments de réponse, pour favoriser l’émergence de nouvelles formes de gouvernance des ressources foncières, ont été recueillis dans le cahier de propositions POLITIQUES FONCIERES ET REFORMES AGRAIRES, coordonné par Michel Merlet.
Ce travail collectif autour de la gestion des ressources foncières a permis de mieux définir les aspects nécessitant un développement. Il est en effet primordial de systématiser les expériences et d’accumuler le matériel et la documentation nécessaires pour que les organisations qui luttent pour la réforme agraire puissent élargir leurs référentiels et améliorer leurs stratégies.
La mondialisation des échanges et le développement de l’agro-business dans certains pays du Sud et d’Europe de l’Est ont un impact considérable sur l’évolution des structures agraires dans le monde. Des millions de petits producteurs disparaissent, et l’accès à la terre se concentre de plus en plus. Aujourd’hui, on ne peut plus parler de réforme agraire sans tenir compte des particularités de ce nouveau contexte économique et social.
Or, il est clair qu’il ne sera pas possible de nourrir le monde et de préserver l’environnement sans paysans. La promotion d’un accès à la terre plus égalitaire, nécessite que l’on crée les conditions de mise en place d’alliances citoyennes dépassant les seules organisations paysannes, qui puissent formuler des propositions qui fassent avancer de façon significative les revendications.
Il convient de valoriser les expériences de promotion de l’agriculture familiale. Les politiques foncières de régulation des marchés fonciers et la sécurisation des modes de faire valoir indirect par exemple, appliquées dans les processus de modernisation de l’agriculture familiale dans la plupart de pays développés, restent peu connues et sont aujourd’hui sur le point d’être remises en cause en Europe. Des pays qui auraient besoin de ce type d’intervention pour consolider leur agriculture familiale, comme le Brésil ou la Chine, peuvent difficilement tirer les leçons de cette expérience historique pourtant fondamentale.
Il est aussi nécessaire de mettre en valeur les connaissances et savoir-faire des peuples, en matière de gestion territoriale des droits d’usage, afin d’apporter de nouvelles références pour la formulation d’alternatives de gestion durable et équitable des ressources foncières.
Un résumé du Cahier de Propositions est téléchargeable en français. Les résumés en anglais et en espagnol sont également disponibles sur les versions anglaise et espagnole du site.
Le Cahier de Propositions est téléchargeable en version complète ou par parties en français.
Une version mise à jour en anglais est disponible ci dessous, ainsi que la partie I en portugais. Le Cahier sera bientôt disponible dans son intégralité en espagnol et en portugais.
Voir le reportage vidéo réalisé par la Fondation Charles Léopold Mayer en lien avec ce cahier.