AGTER, une association pour contribuer à Améliorer la Gouvernance de la Terre, de l´Eau et des Ressources Naturelles

URL : http://www.agter.asso.fr/article1259_fr.html

Un syndicaliste andalou condamné à 3 ans et demi de prison : signez la pétition pour exiger sa libération !

Dans l’Europe du 21ème siècle, lutter pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs agricoles est un crime passible de prison.

Mercredi 30 mars 2016, à la veille de l’ouverture du Forum Mondial pour l’Accès à la Terre qui allait se célébrer à Valencia, la police espagnole conduisait Andrés Bódalo, conseiller municipal à Jaén et syndicaliste du SOC-SAT (Sindicato de Obreros del Campo-Sindicato Andaluz de Trabajadores), à la prison provinciale de Jaén.

Condamné à 3 ans et demi de prison parce qu’il aurait agressé un élu socialiste de la commune de Jódar lors d’une manifestation de journaliers agricoles en 2012, Andrés Bódalo a toujours plaidé son innocence. Alors que les vidéos de la Garde Civile témoignent en faveur du condamné, la peine disproportionnée à laquelle est condamné Andrés Bodalo n’est qu’une manifestation de plus de la très forte répression dont souffre le SOC-SAT depuis plusieurs années visant à faire taire ceux qui, dans un contexte de crise économique et sociale exacerbée, osent contester un modèle agricole latifundiste qui prive de l’accès à la terre des milliers d’andalous et les maintient dans la précarité la plus totale.

Dans une région où 40% de la population totale et 65% des moins de 25 ans souffre du chômage, la persistance historique d’un modèle agricole où moins de 5% de propriétaire possèdent plus de 50% des terres est une aberration économique et sociale.

C’est pourquoi, nous soutenons le combat de ceux qui luttent pour une répartition plus équitable de la terre et qui voient dans la mise en place d’une agriculture durable un secteur d’avenir pour la survie économique de leur territoire.

Vous trouverez ci-dessous le manifeste pour la remise de peine d’Andrès Bodalo en français.

Nous vous invitons à appuyer la libération d’Andrés Bódalo en signant la pétition sur la page web suivante : http://www.indultobodalo.info/

[*« MANIFESTE EN SOUTIEN A LA DEMANDE DE GRÂCE DU SYNDICALISTE ANDRES BODALO*]

Andrés Bódalo Pastrana est un syndicaliste qui lutte depuis plus de 30 ans pour la défense des droits des travailleurs et travailleuses, plus précisément de ceux des journaliers et journalières d’Andalousie, collectif auquel il appartient. Il a toujours défendu la dignité des travailleurs, en luttant pour l’amélioration des conditions de travail et pour l’application des Conventions Collectives. Élu conseiller à la mairie de Jaén lors des dernières élections municipales, Andrés Bódalo est un représentant publique élu par les urnes qui jouit d’un soutien populaire.

En 2012, lors d’un rassemblement de journaliers agricoles en face de la mairie de Jódar (province de Jaén), eut lieu une brève confrontation avec les élus locaux alors en exercice. Alors qu’Andrès ne cessait d’essayer d’apaiser les esprits lors de cette altercation, c’est pour des faits ayant eut lieu dans ce contexte qu’il est aujourd’hui condamné à 3 ans et 6 mois de prison pour atteinte à l’autorité.

La sentence est hautement disproportionnée, et la présente demande de grâce est notre ultime tentative pour éviter son emprisonnement et l’accomplissement de la peine. L’entrée en prison d’ Andrès Bódalo n’est pas seulement une perte sociale et syndicale. Son emprisonnement va également plonger sa famille de 6 personnes - parmi lesquelles un fils de 12 ans et une petite-fille de 6 ans souffrant d’une maladie chronique - dans une situation économique très difficile ; Andrés étant la seule source de revenus pour cette famille qui, comme nombre de familles andalouses, souffre de l’absence de travail. Ainsi, c’est pour corriger cette peine disproportionnée que nous demandons au Conseil des Ministres du Gouvernement d’Espagne de lui concéder sa grâce.

En raison de tout ce qui précède, nous, les signataires, manifestons notre soutien et demandons qu’ Andrès Bodalo soit gracié, totalement ou partiellement, pour éviter l’application de sa peine de prison. »