"Il nous faut maintenant regarder tous les aspects des choses", commentent souvent les membres des communautés rurales. Il n’existe pas une vérité unique, mais de nombreuses voix, de multiples intérêts et diverses façons de comprendre et de construire le développement. C’est aussi le moment de parler de l’existence de droits de différentes natures, et pas seulement de propriété privée.
Les 11, 12 et 13 mai derniers, s’est tenue dans la ville de Guatemala la "Rencontre sur Terres Communales, Droits et Durabilité", une activité co-organisée par des membres du réseau d’AGTER en Amérique Centrale, Laura Hurtado, Patricia Castillo, Pierre Merlet, Iliana Montorroso et Silvel Elías, avec la collaboration de Michel Merlet (France). La Fondation Guillermo Toriello, la Fondation Mundubat, le Programme d’Etudes Rurales y Territoriales de l’Université de San Carlos et ActionAID ont convoqué cette rencontre qui a bénéficié de l’appui financier de la Commission Européenne.
Il s’agit de la première activité publique réalisée par les membres d’AGTER du Guatemala. Le sujet abordé était d’actualité : la rencontre a eu lieu dans un contexte particulièrement difficile, alors que se multiplient les accaparements de terres. Le phénomène est significatif, tant par les surfaces concernées que par la diversité des grands projets qui affectent les ressources naturelles et la violence mise en oeuvre contre les communautés locales. La crise agraire s’aggrave encore au Guatemala.
La rencontre s’est déroulée en deux moments : une conférence publique qui a réuni 200 personnes (tendances globales des accaparements de terres dans le monde - la situation au Guatemala - terres communales, territoires indigènes y gestion durable) et la rencontre proprement dite. Y ont participé les représentantes et représentants de communautés et d’organisations paysannes en terres communales et de différents territoires indigènes du Guatemala, du Nicaragua et du Costa Rica. Celles-ci et ceux-ci ont partagé leurs expériences autour de trois thèmes 1) Terres communales, grands projets et résistance 2) Gestion et nature 3) Reconnaissance et sécurité juridique.
La rencontre a mis en évidence que cette nouvelle phase d’accaparement de terres constitue la principale menace qui pèse aujourd’hui sur les droits, les perspectives de développement, la sécurité alimentaire et la vie même des communautés sur les terres communales. Il faut améliorer la connaissance des dynamiques en cours dans ces territoires et à une échelle plus globale, mais aussi renforcer les communautés. Elles doivent pouvoir mieux articuler leurs diverses formes de résistance, de gestion et d’influence face à un phénomène qui définit dans une large mesure un modèle de développement pour l’humanité toute entière, même s’il s’exprime sous des formes concrètes dans chaque territoire.
Pour les membres d’AGTER, cette rencontre marque un saut qualitatif dans les possibilités de contribuer à l’analyse et à la découverte des potentialités des expériences communautaires. Nous partagerons prochainement avec les membres d’AGTER et du réseau les principales découvertes, propositions et les résultats de cette rencontre.
Patricia Castillo H.
Guatemala, le 30 mai 2011.
Patricia Castillo H. est membre d’AGTER. Elle est guatémaltèque et travaille avec la Fondation Toriello
DIVERS
Cette lettre d’information couvre exceptionellement une période de 4 mois.
De nombreux documents font partie d’une série de fiches pédagogiques sur le foncier en Afrique de l’Ouest, élaborées par un consortium qui regroupe, en plus d’AGTER, le Hub Rural, le Landnet West Africa, le ROPPA et le GRAF. Ce dossier a été réalisé à la demande et grâce à un financement du Comité Technique Foncier et Développement (AFD, MAEE - Coopération Française).
Parmi les informations importantes de ce bulletin, nous soulignons la contribution de l’association AGTER à la préparation de l’appel de DAKAR contre les accaparements de terres, lancé lors du Forum Social Mondial et la signature de cet appel par AGTER.
Les articles et vidéos présentés ci dessous en Français, Espagnol et Anglais sont différents d’une langue à une autre.
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