URL : http://www.agter.asso.fr/article8_fr.html
La méthode d’AGTER
Pour que puisse se réaliser le véritable retournement de la pensée dont nous avons besoin pour promouvoir une nouvelle gouvernance des ressources naturelles et foncières, nous nous appuyons sur une méthode qui permet d’identifier les signes avant-coureurs, les prémices, de cette révolution de la gouvernance.
AGTER par le biais du réseau dont elle assure l’animation, met en place les moyens d’observation nécessaires pour pouvoir identifier, recenser, comparer ce qui bouge dans le monde autour de la gestion des ressources naturelles et du foncier :
nouvelles formes d’engagement social
prise en charge privée de fonctions qui relevaient jusqu’alors de la prérogative des Etats
refondation des communautés et la redéfinition de la citoyenneté
formes de pluralisme juridique
nouvelles formes de relations entre les différents niveaux de gouvernance
construction de la scène publique internationale par des initiatives de la société civile, etc.
L’ECHANGE D’EXPERIENCES
aGter a participé à la rédaction de Cahiers de propositions (notamment sur les questions de réformes agraires), qui sont à la fois un processus d’échanges d’expériences et le résultat de ce processus. Ces cahiers sont, en effet, pilotée par un groupe de personnes de différents continents ayant une longue pratique des questions traitées, à travers une démarche d’échanges d’expériences. A partir de la découverte de réalités très diverses, il a été possible d’en tirer des enseignements et de formuler des propositions en recherchant les points communs par delà les différences. Le cadre méthodologique et les apprentissages de l’échange d’expériences ont été validés au cours de rencontres successives qui réunissaient des participants de différentes régions du monde et de divers secteurs socio-professionnels.
Pour certains cahiers, comme celui des réformes agraires et des politiques foncières, des ateliers pendant les deux premiers forums sociaux de Porto Alegre ont permis d’élargir et d’approfondir la réflexion.
L’ACTION COLLECTIVE
Le réseau, du fait de sa nature, a une dynamique propre de fonctionnement et de développement qui se distingue de celle des institutions classiques. La dynamique du réseau ne repose pas sur des conventions hiérarchiques mais sur un cadre conceptuel librement consenti par les uns et les autres dont le respect détermine la capacité à agir collectivement. Ce cadre, seul garant de l’originalité de l’apport qu’un réseau peut offrir, permet de passer d’une capacité d’analyse collective à une capacité d’élaboration de propositions communes au niveau international.
La construction de l’édifice de connaissances à mettre en commun au sein du réseau et à diffuser et promouvoir auprès des différents secteurs de la société civile repose sur ces deux modalités de travail, échanges d’expériences et élaboration collective de propositions.
Cette méthode de travail permet ainsi d’aborder deux questions clés :
celle de la construction d’identités nouvelles. Elles sont souvent nécessaires pour l’invention de formes de gouvernance qui ne soient pas seulement légales, mais aussi légitimes. De nouveaux contrats sociaux peuvent alors être établis entre les acteurs.
celle des niveaux de gouvernance : aucune réponse ne peut être trouvée de manière cloisonnée ni à un seul niveau. Il est indispensable de passer d’un mode de répartition des compétences entre niveaux à celui d’une véritable coopération entre niveaux.
Seul un partenariat construit suivant des modalités qui rompent avec le paternalisme habituel des Etats et des bailleurs de fonds et s’inscrivant clairement dans la perspective de nouveaux pactes sociaux visant à atteindre des objectifs de long terme peut permettre de relever ces défis.
Pour plus de détails sur ces aspects de méthode, on pourra consulter l’ouvrage de Pierre Calame, La démocratie en miettes, qui reprend et systématise ces questions. (voir le site des Editions Charles Leopold Mayer)