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Bulletin d’information de Décembre 2017. Les “gardiens de la forêt” en Europe : l’union fait le plaidoyer
L'association AGTER anime un réseau international de personnes, qui échangent et réfléchissent ensemble à l'amélioration de la gouvernance de la terre, de l'eau et des ressources naturelles. Le réseau met à disposition de tous une sélection d'informations et travaille à la formulation de propositions et d'alternatives face aux grands défis actuels. Ce bulletin trimestriel vous présente les dernières informations proposées sur notre site www.agter.asso.fr.
La lettre du 19 décembre 2017
par Leticia Doormann
Consultante, membre d’AGTER.
Les “gardiens de la forêt” en Europe : l’union fait le plaidoyer
Avec l’appui d’AGTER, 20 “Gardiens de la forêt” venus de communautés locales et autochtones des régions tropicales ont fait une tournée dans plusieurs grandes villes de l’Ouest de l’Europe avant de rejoindre Bonn, en Allemagne, pour la COP23 en novembre.
L’histoire de ce collectif dit “gardiens de la forêt” remonte à 2014, lors du sommet des Nations Unies sur le climat convoqué par l’ancien secrétaire général Ban Ki-moon à New York. Là-bas, des dirigeants des communautés forestières se sont rencontrés et ont discuté. Ils se sont rendu compte qu’ils partageaient les mêmes problématiques, préoccupations et revendications environnementales. Pour mieux faire entendre leur voix au sein des instances internationales, ils ont décidé de faire du plaidoyer dans les espaces politiques et médiatiques ensemble.
A l’heure actuelle, ce collectif regroupe cinq organisations de régions tropicales qui représentent des peuples forestiers, selon le cas autochtones ou communautés locales : l’Alianza Mesoamericana de Pueblos y Bosques (AMBP) de Méso-Amérique, l’Aliansi Masiarakat Adad Nusantara (AMAN) d’Indonésie, la Coordinadora de Organizaciones Indígenas de la Cuenca Amazónica (COICA) d’Amazonie, l’Articulação dos Povos Indígenas do Brasil (APIB) du Brésil et le Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la gestion durable des Ecosystèmes Forestiers de la République Démocratique du Congo (REPALEF).
La tournée « sur la route de Bonn », appuyée par un projet financé par la Fondation Ford, les a conduits jusqu’à la ville hôte de la 23ème Convention internationale sur les changements climatiques (COP23). Elle a permis à 20 représentants de quatre grandes régions forestières de la planète de parcourir l’Ouest de l’Europe pour exposer leurs points de vue, faire état de leurs préoccupations et suggérer des solutions pour lutter contre le changement climatique. L’objectif de cette campagne de près d’un mois était de dialoguer avec des décideurs politiques européens, et de gagner en visibilité auprès des médias, de la société civile et des organismes de coopération internationale et de recherche.
Ces Gardiens de la forêt voient une corrélation évidente entre la non-reconnaissance de leurs droits sur leurs terres et les processus d’accaparement, la déforestation, le changement climatique et les situations de marginalisation, violence et criminalisation. À l’inverse, une reconnaissance effective du droit à posséder, gérer et développer leurs terres et leurs ressources traditionnelles se traduirait en une meilleure protection des forêts et une réduction de la violence.
Plusieurs études présentées au cours de la tournée lors de conférences de presse à Londres et Berlin viennent renforcer cette affirmation. Des chercheurs du Fonds de défense environnemental (Environmental Defense Fund, EDF) ont affirmé qu’entre l’année 2000 et 2015, 83% de la déforestation en Amazonie a eu lieu sur des terres hors des limites des territoires appartenant à des communautés autochtones et aires protégées. D’ailleurs, dans la même période, la déforestation dans les territoires autochtones sans reconnaissance légale a augmenté en plus de 50%. En parallèle, l’année 2016 a été marquée par l’assassinat de 200 défenseurs de l’environnement dans le monde, dont presque la moitié étaient des leaders indigènes (Global Witness). Au Brésil, pays où 65% des territoires revendiqués comme autochtones attendent encore une réponse du gouvernement (Conseil Indigène Missionnaire CIMI), 60 défenseurs ont été assassinés en 2016.
Accompagnée par une campagne de communication sur les réseaux sociaux, la tournée n’a pas seulement visé à faire progresser les droits des peuples autochtones dans le champ politique, mais aussi à rappeler à la communauté internationale qu’agir pour la protection de ces droits est aussi un moyen de lutter contre le changement climatique.
Pour en savoir plus sur les « gardiens de la forêt » : https://guardiansoftheforest.me/ Les documents cités sont accessibles ici : RRI : http://rightsandresources.org/wp-co… EDF : http://www.edf.org/sites/default/fi… Campagne de Global Witness : https://www.globalwitness.org/en/ca…
Vous trouverez avec ce bulletin d’information des articles sur la terre, l’eau, les forêts et la pêche, qui illustrent la diversité des sujets sur lesquels travaillent les membres de l’association ou ses partenaires, ainsi que trois nouveaux entretiens avec des membres d’AGTER.
Nous attirons votre attention sur le compte rendu de la première réunion organisée dans les locaux de l’Assemblée Nationale (France) par le Collectif Citoyen en France Contre l’Accaparement des Terres, dont AGTER assume la coordination.
Nous relayons la pétition lancée par l’ONG BLOOM pour demander une interdiction totale et définitive de la pêche électrique en Europe. Nous vous invitons à la signer rapidement, le vote au parlement européen étant prévu pour le 16 janvier, juste après la trêve des confiseurs et les vacances parlementaires. Ensemble, nous pouvons convaincre les députés européens de prendre en compte les problèmes suscités par la pêche électrique : 1/ la désertification des fonds marins et 2/ la mort annoncée des pêcheurs artisans. Voir l’article ci-dessous.
N’oubliez pas de regarder la synthèse vidéo de la conférence de Maëlle Gédouin sur la financiarisation de l’agriculture en l’Uruguay, qui est maintenant disponible.
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El Popol Vuh, libro sagrado de los Maya Quiché de Guatemala exhorta : “…Que todos se levanten, que se llame a todos, que no haya un grupo, ni dos grupos de entre nosotros que se quede atrás de los demás.”
En un mundo cada vez más globalizado surgen las preguntas obligadas : ¿es necesario organizarse ?, y ¿cuál es la forma de organización que debe adoptar cada comunidad local en el mundo para poder resistir en la defensa de su territorio ? La lucha por los recursos implica intereses sobre los medios de vida y esto implica una lucha de poderes que usualmente sucede entre una élite dominante y las grandes mayorías desposeídas. Las intervenciones a nivel local no son suficientes en la coyuntura actual para cambiar las relaciones de fuerza. Se trata de una crisis global de la cual las sociedades rurales son las primeras víctimas.
En el caso guatemalteco, tras la conformación de frentes regionales de lucha como ACOFOP y Ut’z Che se ha iniciado un proceso nacional al que se le ha denominado “Alianza Nacional de Organizaciones Forestales Comunitarios”. Se está empujando ahora un proceso mayor mediante la “Alianza Mesoamericana de Pueblos y Bosques”. Esto permite contar con nuevos sectores sociales que respaldan cada vez más los movimientos sin que se descuiden las necesidades locales.
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