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Accaparement foncier, développement caféier et « labellisation  durable » sur les hautes terres du Sud-Ouest de l’Éthiopie. Conférence de Samir El Ouaamari

Réunion thématique AGTER du 6 Décembre 2013

Résumé

L’État éthiopien octroie des concessions foncières aux « investisseurs » pour la mise en place de grandes plantations de café dans les zones forestières. Les conséquences sur les économies paysannes sont néfastes: les forêts, espaces vitaux pour les populations, sont converties en grandes plantations et la production de café issue de ces plantations concurrence celle des petits et moyens producteurs.

Ces grands domaines caféiers ont recours à des projets de certification, qualifiant la production du café de « durable », dans le but de justifier, sur la base de critères sociaux et environnementaux l’accaparement des forêts.

aGter a organisé le 6 décembre 2013 une réunion thématique avec Samir El Ouaamari, Docteur de la chaire d’agriculture comparée, AgroParisTech sur « Le processus d’accaparement foncier à l’œuvre dans les forêts à café dans le sud-ouest de l’Ethiopie ».

Plantations de café dans le Sud Ouest de l’Éthiopie. 2009. © François Verdeaux

Nous revenons ainsi en Éthiopie, pays concerné par de nombreux projets d’accaparement des terres largement rapportés par les médias, dont nous avait parlé dans une réunion thématique antérieure Mr Dessalegn Rahmato. Nous nous intéressons aujourd’hui à un aspect peu connu, à l’évolution de la filière du café, production centrale pour ce pays africain. L’État éthiopien a entrepris au cours des dernières années une politique d’octroi de concessions foncières au secteur privé pour la mise en place de grandes plantations de café dans les zones forestières, avec des conséquences néfastes sur les économies paysannes. Les forêts, espaces vitaux pour les populations, sont converties en grandes plantations et la production de café issue de ces plantations concurrence celle des petits et moyens producteurs. Ces grands domaines caféiers ont recours à des projets de certification « durable » du café dans le but de justifier, sur la base de critères de durabilité sociale et environnementale, l’accaparement des forêts.

Vous trouverez ci-dessous la synthèse vidéo de son intervention.

Samir El Ouaamari a récemment soutenu sa thèse de doctorat, sous la direction d’Hubert Cochet et François Verdeaux, sur les conséquences sur les économies paysannes de l’introduction de la culture du café dans le sud-ouest de l’Éthiopie (compatibilité de cette production avec les productions vivrières et différenciation des petites unités de production). Sont apparues ces dernières années, aux cotés d’exploitations paysannes de plus en plus fragiles, des unités de production de café patronales, proches des grandes structures capitalistes en termes de rapports sociaux. Les démarches de certification pour le café rendent cette situation encore plus complexe, en approfondissant la différenciation et la dépossession des économies paysannes.

Le regard de Samir El Ouaamari sur la situation de cette région de l’Éthiopie, nous amène à nous interroger sur la diversité des pratiques, des solutions et des adaptations que les économies paysannes mettent en place face aux évolutions économiques et sociales qui les excluent.

Le diaporama utilisé par Samir El Ouaamari lors de la conférence est téléchargeable ci-dessous.

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