Des rencontres internationales Gardarem la Terre et la Mer. Pourquoi ?
(Extraits du texte de présentation des rencontres, téléchargeable par l’affiche ci dessus) En 1971, 103 paysans du Larzac s’engageaient solennellement à ne jamais vendre leurs terres, face au projet d’extension du camp militaire de 3 000 à 17 000 hectares. C’était le fameux « Serment des 103 ». Cet engagement fondateur a été soutenu pendant plus de dix années par un formidable mouvement Larzac. En mai 1981, François Mitterrand, nouveau Président de la République, tenait son engagement d’arrêter ce projet. Mais depuis les années 70-80, le vent de la libéralisation économique s’est développé au niveau mondial. Les capitaux se déplaçant de plus en plus librement à travers la planète, en recherche de profit, se sont abattus sur les terres agricoles, sur les matières premières agricoles, sur les ressource halieutiques, minérales ou naturelles. La possibilité d’acheter des terres, des territoires, des droits de pêche avec l’accord des États, permet ainsi à des entreprises, des fonds d’investissement, des États, des personnes privées d’exproprier sous des apparences de légalité des familles paysannes, des communautés rurales et maritimes. Des territoires entiers ont été soustraits à des milliers de communautés rurales. A la place, des entreprises agricoles industrielles généralement peu respectueuses des ressources naturelles, de la préservation des terres et de la qualité des eaux, s’installent. De la même manière, des communautés maritimes sont dépossédées de leurs droits d’accès à des zones de pêche qui sont vendus à des entreprises de pêche industrielle. Celles-ci dévastent de larges espaces maritimes. Les ressources halieutiques des zones côtières régressent. Ceci affecte les pêches artisanales. Ces dernières années, une fièvre au niveau mondial se développe autour des matières premières et des ressources énergétiques. De nombreuses concessions minières (uranium, or, argent, lithium), des droits d’extraction du gaz de schiste ou de pétrole, ou de construction de grands aménagements (barrages) ont été octroyés sans concertation des populations. En effet, en général, les grandes compagnies multinationales, qui sont le plus souvent à l’origine de ces projets, ne s’embarrassent pas de précautions en matière de respect du droit des communautés. Liés à ces questions, ce sont donc les modèles d’agriculture, de pêche, de vie dans les territoires, de sociétés qui sont en débat. Face à ces processus mondialisés d’accaparement et de spoliation des communautés, partout dans le monde, des communautés rurales et maritimes luttent. Il y a nécessité de créer des solidarités nouvelles, de soutenir des luttes de terrain qui, à travers le monde, tentent de suppléer aux lois lorsqu’elles n’existent pas ou de les faire appliquer lorsqu’elles existent. Il est aussi nécessaire de construire des alliances multiniveaux : national, régional, international, afin d’établir un cadre de nouvelles régulations, de formes juridiques. Celui-ci devrait viser la protection des territoires et les populations de la planète d’un désastre collectif concernant l’accès et la gestion de ces ressources naturelles, la sécurité alimentaire... Entre la solution du tout Etat et celle de la privatisation à tout prix qui donne l’accès aux ressources naturelles, il existe la gestion des ressources naturelles et des territoires en biens communs. C’est une forme de gestion que les communautés pratiquent le plus souvent avec succès et intérêt pour elles-mêmes, et comme elles sont en capacité de le faire, pour la société actuelle et pour les générations futures. Mais cela ne sera possible que si l’on reconnaît leurs savoirs et leurs droits. C’est ce que démontrent de nombreuses études et travaux reconnus au niveau mondial (cf. les travaux de Elinor Orstrom, prix Nobel d’économie). Aujourd’hui, alors que l’on pensait le Larzac épargné de tous nouveaux projets destructeurs du territoire et des ressources naturelles, surgit un projet d’extraction de gaz de schiste. La population de la région, comme dans certains lieux de France et d’Europe, est mobilisée. C’est une bonne chose. Mais on s’aperçoit qu’ici, comme ailleurs, au dessus de la tête des citoyens et des élus, on tente de faire passer des projets mortifères à moyen et long terme. C’est pour toutes ces raisons, mais aussi à l’occasion de l’anniversaire de l’engagement de la lutte du Larzac en 1971 et de la victoire en 1981, et en soutien à la lutte actuelle contre les gaz de schiste, qu’en présence de représentants de mouvements de résistance, de communautés rurales et maritimes du monde, nous nous mobiliserons du 14 au 17 juillet pour échanger, comprendre, résister, imaginer, proposer, nous engager, pour tisser des liens de vie pour maintenant et demain. Les organisateurs Association Pour l’Aménagement du Larzac, Confédération Paysanne de l’Aveyron, Alliance internationale Terre Citoyenne (AiTC), Association des Populations des Montagnes du Monde (APMM), l’association pour l’Amélioration de la Gouvernance de la Terre, de l’Eau et des Ressources naturelles (aGter), avec le soutien du Forum Mondial des Pêcheurs et travailleurs de la Mer, de la Fondation Charles Léopold Mayer
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