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puce Soutenons la déclaration de la plateforme de la société civile de la région Diana concernant l'exploitation des terres rares
Communiqué du Collectif TANY - 7 juin 2016
Collectif TANY

La société TREM (Tantalum Rare Earth Malagasy) avait annoncé sur le terrain à la fin de l’année 2015 qu’elle attendrait la fin de la saison des pluies pour reprendre ses activités.

Le 11 avril 2016, une Assemblée générale extraordinaire de l’entreprise junior allemande Tantalus a décidé de vendre 60% des actions de sa filiale Tantalum Holding (Mauritius) Limited - qui inclut TREM - à Apphia Minerals SOF PTE. Ltd, une société basée à Singapour [1].

L’astuce déployée par la société pour faciliter la confirmation de son permis d’exploitation acquis pendant la période de Transition, donc contestable [2], consiste à proposer une phase pilote [3] de production pour tester le process. Le public attend la diffusion à tous les citoyens de l’étude d’impact environnemental de cette phase-pilote.

Mais en raison du caractère particulièrement toxique des procédés d’extraction de Terres Rares, toute tentative ou début d’extraction

- aura des impacts négatifs graves sur la disponibilité de terres pour l’agriculture, la subsistance et la santé des familles de la zone [4],

- détruira l’écosystème et la biodiversité exceptionnels de cette région que rien ne pourra compenser [5] et [6],

- polluera de manière inévitable et irréversible l’eau douce environnante et les fonds marins du Nord-Ouest de Madagascar [7],

- compromettra en particulier les projets de développement du tourisme sur l’île de Nosy Be, qualifiée de « bijou du tourisme » à Madagascar.

Compte tenu du pourcentage minuscule des recettes qui revient à la nation malgache selon les lois minières en vigueur et dans le projet de révision du Code minier en cours de discussion, les pertes pour le pays s’avèrent beaucoup plus importantes que les bénéfices, notamment pour les paysans, les pêcheurs et pour les opérateurs économiques dans le secteur du tourisme, au cas où un début d’exploitation est autorisé dans les prochains mois ou les prochaines années.

La conduite à tenir face à ce projet d’exploitation de terres rares nous vient de la sage déclaration d’un Chef des Sojabe de la région SOFIA lors du rejet par les communautés locales d’un projet minier dans sa région au début du mois de mai dernier : « Laissez-nous d’abord éduquer nos enfants. Lorsqu’ils auront acquis des connaissances et des compétences, nous exploiterons nos richesses minières nous-mêmes » [8].

Paris, le 7 juin 2016

Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY

patrimoine.malgache@yahoo.fr

http://terresmalgaches.info

http://www.facebook.com/TANYterresmalgaches


RETROUVEZ CI-DESSOUS LA :

[*DÉCLARATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE CONCERNANT L’EXPLOITATION DES TERRES RARES DANS LA RÉGION DIANA*]

Nous, membres de la Plate-forme des organisations de la société civile de la région DIANA, exprimons notre profonde préoccupation concernant le projet d’exploitation des terres rares de la société Tantalus Rare Earths Madagascar (TREM). Par la présente déclaration, nous demandons instamment aux autorités et à toutes les parties prenantes d’accorder une attention particulière aux droits humains des communautés qui sont touchées par ce projet minier.

- Il n’y a pas eu d’explications ni de consultation préalable des communautés concernées par le projet afin de recueillir leurs avis ainsi que l’exige la législation en vigueur à Madagascar, mais c’est un diktat qui leur a été imposé ;

- Les communautés affectées par ce projet minier dénoncent et déplorent la perte de leurs cultures de subsistance, la destruction de leurs lieux de vie et le déplacement de leurs tombeaux ;

- Elles sont très choquées par le manque de respect à l’égard de leurs sites cultuels et lieux sacrés, parmi lesquels de nombreux puits ont été creusés par la société minière en violation des règles établies par la législation en vigueur ;

- Nous exprimons notre vive appréhension aussi bien à l’égard de la perte des terres dont dépendent nos moyens d’existence et l’avenir de nos enfants, que de la destruction de l’environnement dans la région DIANA ;

- les ressources en eau vont être épuisées ;

- les écosystèmes marins et terrestres environnants vont être pollués par les déchets toxiques et autres résultant des activités d’exploitation des terres rares, ce qui risque grandement d’avoir des effets néfastes sur la santé de la population ;

- le secteur du tourisme et les autres secteurs stratégiques de l’économie régionale vont être ruinés, surtout le secteur de la pêche et des ressources halieutiques ;

- et les espèces végétales et animales qui sont endémiques à la région DIANA vont être effacées de l’histoire de notre pays.

Face à ces violations des droits des communautés concernées, et pour toutes les raisons susmentionnées, nous, membres de la Plate-forme des organisations de la société civile de la région DIANA, appelons d’urgence le gouvernement à écouter la voix des petits producteurs concernés et à ordonner l’arrêt de ce projet d’exploitation des terres rares.

Nous déclarons également notre volonté d’établir un dialogue avec le gouvernement et avec toutes les parties prenantes afin de trouver des stratégies et des programmes de développement durables et respectueux des droits humains pour la région DIANA.

Fait à Antsiranana, ce 07 Mai 2016.



[5https://www.facebook.com/Craad-Oi-Madagascar-1052998424780813/?fref=nf et https://www.youtube.com/watch?v=kXhTlz122es

La partie de la video intitulée « Les conséquences de l’exploitation des terres rares » montre les conséquences de l’exploitation des terres rares dans la ville de Baotou où se trouve une usine de traitement des minéraux installée par une société chinoise en Mongolie. Le traitement des minéraux provoque des pollutions importantes et détruit l’environnement car nécessite l’utilisation de nombreux produits chimiques et acides. L’eau provenant de ce traitement est remplie de résidus chimiques et radioactifs qui provoquent des cancers et autres maladies chez les personnes affectées. Les lieux de déversement des déchets toxiques en provenance des usines ressemblent à des lacs qui atteignent 10 km2 de largeur. Aucune plante ni poisson ne peut y vivre. Toutes les maisons des riverains sont détruites et une odeur piquante qui irrite la gorge flotte dans l’air jusqu’à 15 kms à la ronde.

[8http://inovaovao.com/spip.php?article16504 : « ’Zahay ty mbo mampianatra zaza ka rehefa mahay zanakay dia zahay no mitrandraka hariagnanay » (Sojabe : chef traditionnel)

 
 
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